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444 JOURNAL DE HENRI III.
demanda si J'étois encore à Paris, et que je serois pendu devant qu'il fût trois jours; que M. de Guyse étoit venu pour se justifier, et qu'on avoit trouvé mes mémoires. Mais je vis bien qu'il parloit à la traverse et par la bouche de Villequier, qui lui faisoit tenir ce langage afin de me faire prendre la fuite. Ce qu'étant, ledit de Villequier diroit au p.oy que celui qui lui avoit baillé les mémoires s'en étoit fui dès qu'il avoit sçu la venue de M. de Guyse : laquelle faute je ne voulois faire. Au contraire, je niay le tout assurément. Après, je fus trouver le sieur de Petremol, auquel je fis entendre que je voulois parler au Roy. Il me dit que M. de Guyse y étoit, et qu'il me falloit attendre, comme je fis, jusques à cinq heures du soir, que ledit Petremol me fit entrer dans son cabinet. Incontinent Sa Majesté mc demanda ce qu'il y avoit. Je lui dis : «t Sire, j'ai « été averti que M. de Guyse est venu ici se justifier. « S'il plaît à Votre Majesté me faire mettre prisonnier, « et en envoyer querir quatre ou cinq que je vous nora-« merai, ils vous confirmeront ce que je vous ai dit, « et le soutiendrai à peine de ma vie devant qui il « vous plaira. » Lors il me demanda si J'étois découvert; auquel je répondis que je ne sçavois. Il me dit que je me tinsse sur mes gardes. Pour m'en retourner chez moi, je trouvai que l'on mettoit les Suisses en bataille devant la chapelle de Bourbon. Ce jour, ni le lendemain , je ne fus point voir Le Clerc ; mais le mardy au soir, sur les six 4 sept heures, je trouvai un memoire par lequel il me mandoit que je ne fisse faute le lendemain au soir, qui étoit le mercredy veille des barricades, de le venir trouver avec la compagnie que je leur avois promise.
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